La littérature a-t-elle besoin de médiation ?

Publié le 10 juillet 2014 Mis à jour le 11 décembre 2019
le 25 octobre 2012
10h30

Conférence de Christian Thorel, responsable de la libraire Ombres Blanches à Toulouse.

Phénomène historique et social, objet esthétique, la littérature a pu dépendre, dans les trois siècles qui précèdent, de plusieurs étages de médiation: éditeurs, libraires en particulier, mais aussi (et surtout ?) critiques.
Qu'en sera-t-il des deux premiers "étages" dans l'univers dystopique des réseaux, libéré des intermédiaires comme nous le promettent les opérateurs du numérique? Par ailleurs, à l'heure où l'univers de la "critique" s'est fortement réduit à l'espace des journaux et à la parole des journalistes, les formes de la critique savante ont trouvé refuge plus encore dans les champs de l'université, lorsque celle-ci a su et voulu intégrer la "littérature vivante".
Mais cette force, cantonnée dans un espace plutôt "spécialisé", pourra-t-elle suffire à semer le goût de la lecture des lettres, à assurer la faculté de la juger? Ou bien ce rôle de diffusion des opinions, des analyses, des points de vue, des argumentations, des travaux critiques, sera-t-il dévolu lui aussi aux réseaux? Qui pourront ainsi devenir le seul lieu de toute la production de demain...