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Objectifs et portée
Symposium culture@kultur est une revue pour la promotion du dialogue entre histoire culturelle/études culturelles et Kulturwissenschaften. Elle s’adresse à des chercheurs et étudiants français, allemands, ou originaires de pays tiers, pratiquant les sciences de la culture et souhaitant contribuer au dialogue des disciplines.
Ce projet découle du constat que les travaux effectués en Allemagne et en France dans le contexte du tournant culturel ont souvent des points de départ et des orientations différentes.
Le cultural turn, que certains estimaient n’être qu’un effet de mode dans les années 1990, s’est depuis lors imposé à une échelle internationale et il est illustré par de nombreuses recherches qui se caractérisent par la pluralité de leurs éclairages et par le choix de traiter leurs objets de recherche en tant qu’objet culturel. Malgré ces points communs, les dénominations restent distinctes : les « cultural studies » se sont développées surtout dans les pays anglo-saxons, alors qu’il est question de « Kulturwissenschaften » dans les pays de langue allemande et d’ « études culturelles » ou d’ « histoire culturelle » en France. Ces dénominations correspondent, en fait, à des positionnements spécifiques et à des fondements épistémologiques qui sont tributaires des conditions sociales et culturelles ayant présidé à la genèse et à l’évolution ultérieure de ces études.
Si la revue Symposium culture@kultur met l’accent sur cette évolution en France et en Allemagne, c’est – telle est du moins l’hypothèse de départ – parce que les « Kulturwissenschaften », pratiquées dans les pays germanophones, tout comme les « études culturelles » ou l’« histoire culturelle » n’ont pas connu la même diffusion internationale que les « cultural studies », dont la notoriété est en outre plus ancienne. Il est certes abusif, même si on peut encore le lire parfois en Allemagne, de prétendre que la France ne connaîtrait pas de « Kulturwissenschaft ». Il est vrai que les approches propres aux « Kulturwissenschaften » n’y ont longtemps pas été prises en compte. Et ce, bien que les deux pays traitent de questions épistémologiques similaires. C’est d’ailleurs pourquoi un processus inverse s’est enclenché ces dernières années, notamment sous l’impulsion de germanistes français, de franco-romanistes allemands, d’historiens et de géographes des deux pays.
La revue Symposium culture@kultur se donne pour objectif de présenter ce processus et d’analyser le rapprochement des concepts, de proposer aussi des études de cas illustrant ces fondements épistémologiques, tout en s’interrogeant sur les ressemblances et les différences des approches. Etablir un dialogue, cela implique également d’examiner des possibilités de transferts et de coopérations au-delà des frontières spatiales et disciplinaires. Les exemples d’expériences réussies seront présentés de manière à examiner les origines et les enjeux de telles réussites. Regards croisés, transferts, double perspective permettront d’envisager la possibilité d’enrichissements mutuels au niveau des concepts, sans occulter la prise en compte des manifestations de résistance ou de rejet qui rendent de tels échanges difficiles voire parfois irréalisables.
A court et moyen terme, c’est surtout la dimension française, allemande et franco-allemande qui sera envisagée pour traiter ces questions, mais d’autres espaces culturels ne sont absolument pas exclus.
Une des principales spécificités de cette revue est la grande diversité des aires géographiques représentées. Les membres du comité de rédaction travaillent en effet, pour la France, à Toulouse, Paris, Versailles, Strasbourg ; pour l’Allemagne, à Berlin, Halle, Potsdam, Dresde et Sarrebruck. A l’échelle internationale, la revue s’intéressera au franco-allemand, sans exclure l’ensemble de l’espace européen, germanophone/francophone ou non, comme l’Europe centrale et orientale ; les ouvertures vers le monde anglo-saxon ou hispanophone par exemple sera également encouragé dans une approche comparative. Ce sont aussi bien des chercheurs expérimentés que de jeunes doctorants qui seront sollicités comme auteurs des différents dossiers thématiques. L’ambition est de pouvoir faire ainsi (mieux) connaître des travaux souvent non traduits et mal diffusés au-delà des frontières nationales.