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Epistémologie ou diététique de la recherche interdisciplinaire?

Publié le 22 avril 2014 Mis à jour le 11 décembre 2019
le 22 novembre 2013
14h00 - 17h00
Université du Temps Libre, salle de conférence

Conférence d'Yves Michaud.

Responsables scientifiques : Jean-Louis Breteau, Françoise Knopper et François-Charles Gaudard.


Yves Michaud est un philosophe français né à Lyon en 1944. Il est reçu à l'École normale supérieure en 1964, puis à l'agrégation de philosophie en 1968. En 1981, il soutient à l'Université de Paris-Sorbonne sa thèse de doctorat en lettres et sciences humaines intitulé Empirisme, analyse et philosophie chez David Hume.Yves Michaud a enseigné dans les universités de Clermont-Ferrand, Montpellier, Rouen, Berkeley, Édimbourg, Tunis et Sao Paulo puis à Paris 1. Dans le cadre de son activité de critique d’art, il a été directeur de l'École Nationale des Beaux-Arts de 1989 à 1996.

Rédacteur en chef des Cahiers du Musée national d'art moderne du Centre Pompidou de 1986 à 1990, il est également le concepteur et l'organisateur de l'Université de tous les savoirs depuis 1998.


Yves Michaud a été membre de l'Institut Universitaire de France de 2003 à 2009.
Ses domaines de prédilection sont l'esthétique - en particulier l'art contemporain - et la philosophie de la politique et de la culture appliquée notamment à la violence comme fait anthropologique, aux contrôles sociaux et aux expériences contemporaines. Il exerce également une activité de consultant en entreprise. Son prochain ouvrage, à paraître en 2014, aux Editions Gallimard s’intitule « La beauté partout, essai sur la confusion esthétique ».


Synopsis de la conférence

« Les disciplines sont (étaient) indispensables à la reproduction du savoir (transmission, évaluation, sélection). Un enseignement doit s'organiser autour de notions définies et l'évaluation de sa réception ne peut pas se faire arbitrairement.
La conception rigide des disciplines correspond toutefois à un certain état " positif " du savoir qui n'a plus la même évidence aujourd'hui.

Deux phénomènes contradictoires sont à prendre en compte :
1. d'une part, la production industrielle de la connaissance (des centaines de milliers de chercheurs dans des milliers d'équipes de recherche) produit mécaniquement de la spécialisation en même temps qu'elle élargit fabuleusement le champ de la connaissance.
2. d'autre part, l'horizontalisation de la communication et son ouverture à l'infini désarticulent la hiérarchie de la compétence académique : n'importe quoi peut être mis en relation avec n'importe quoi et n'importe qui peut aussi s'exprimer.
D'un côté donc une pression vers l'hyperspécialisation, de l'autre une perméabilité sauvage des disciplines. D'un côté un besoin pressant d'interdisciplinarité, de l'autre une tendance à la bordélisation des échanges.

C'est à partir de ce paysage que je tenterai d'avancer quelques suggestions sur non pas l'épistémologie de la recherche pluridisciplinaire mais une possible diététique de la recherche. »

 
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