Programme "Stylistique de la dynamique des discours artistiques"

Responsables scientifiques : François-Charles Gaudard et Michel Ballabriga.


Les corpus retenus sont pour l’essentiel Le Spleen de Paris et les Curiosités esthétiques de Baudelaire, Paroles de Prévert, le Journal de Delacroix et Stèles de Segalen. Pourront être ajoutées les productions de L’Ecole des peintres de la réalité poétique ainsi que des textes bibliques fondateurs, avec leurs multiples interprétations esthétiques. Sous l’apparente diversité de ces objets, une constante : la complexité énonciative.

Rappel : Ce programme a pour objectif d’établir une méthodologie d’analyse applicable à l’ensemble des discours artistiques, qu’ils émanent de langues naturelles ou de langues artificielles. Il repose sur des corpus dont l’étude ne peut avoir de pertinence que dans une approche transdisciplinaire et dans le cadre d’une démarche fondée sur une théorie stylistique s’appuyant sur les acquis de la linguistique et de la sémantique structurales et sur l’expérience acquise dans l’étude des modélisations. Les objectifs visés sont une compréhension formelle et une évaluation de la pertinence, en diachronie et en synchronie, des discours proposés par les objets des corpus. Les assises théoriques permettent d’affiner la méthodologie, et, inversement, les pratiques d’analyse conduisent à corriger et à préciser la théorie. 

« Lettre et l’esprit/l’être et l’esprit » :
Par résonnances diverses, ce titre contient également des échos d’expressions figées, telles que « La lettre et l’esprit », « L’esprit de la lettre », voire « Les Lettres et l’esprit », qui renvoient aux textes de « lois » d’une manière générale, qu’il s’agisse de droit et de justice, de croyances et de religions, de coutumes et de rites, ou tout simplement de règles et de comportements dans la vie sociale ou communautaire, l’opposition fondamentale reposant sur les idées et les principes d’une part, et les textes censés les mettre « en pratiques » d’autre part. Dès lors qu’il y a discours/texte, la boîte de Pandore de l’interprétation est ouverte : réinterprétations multiples, discussions, argumentations diverses et contradictoires, controverses, disputes, polémiques… Il arrive que le formalisme se substitue peu à peu à la confusion sémantique.

Autre expression figée par et dans la philosophie, « L’être et le néant », qui ne renvoie pas seulement à l’existentialisme sartrien mais à l’identité et à la place de l’être humain dans l’univers : « Pour comprendre l’univers, ou l’esprit, ou quoi que ce soit, il faut partir de son absence, donc du néant dans le cas de l’être ».

Le séminaire ne relève pas de spéculations philosophiques, sociologiques, voire ésotériques. Certes on ne peut ignorer les contextes précis, dans le présent comme dans le passé, qui régissent ou ont régi les discours portés par les objets d’arts, ni leur insertion dans l’évolution de la pensée et des modes de vie des communautés qui les ont produits. Le champ d’études sera donc restreint, d’un point de vue théorique, aux principes dynamiques qui donnent vie et forme aux discours artistiques, à partir d’un corpus indiqué ci-dessus.

Le séminaire aura lieu les mardis 7 octobre et 25 novembre 2014 et les mardis 27 janvier, 31 mars, 19 mai et 23 juin 2015 en salle D 155 à la Maison de le Recherche (sauf le mardi 25 novembre en salle C 26).
La première partie du séminaire se déroulera de 10H30 à 12H, sous forme d’un exposé suivi d’une discussion concernant les recherches en « Stylistique de la dynamique des discours artistiques ». La seconde partie, de 14H à 15H30 sera consacrée aux questions de « Signifiance » et d’ « Esthétique ».

Michel Ballabriga, sémanticien-sémioticien, Michel Lehmann et Mylène Feuillerac, musicologues/musiciens, Julie Casteigt, philosophe participeront à l’animation de ce programme de recherche. Des créneaux horaires sont réservés pour des interventions d’invités.