-
Partager cette page
Nouvelles et récits brefs
Publié le 21 août 2019 – Mis à jour le 23 mars 2020
le 9 mars 2004
Compte-rendu du séminaire du 9 mars 2004
Pôle A : Nouvelles et récits brefs
Etaient présents : Vinciane BOUDONNET (Anglais), Alain COZIC (Allemand), Andrée-Marie HARMAT (Anglais), Kinga JOUCAVIEL (Polonais), Bénédicte MEILLON (Anglais), Jean NIMIS (Italien). Excusé : François-Charles GAUDARD (Lettres modernes).
I – Anthologie. Alain COZIC n’a pas encore eu de nouvelles des Editions Universitaires du Sud à propos des droits d’auteur. Il va tenter de faire avancer les choses avant la fin de l’année universitaire.
II – Bilan de la Journée d’Etudes du 27 février sur la problématique du recueil de nouvelles.
La Journée d’Etudes du 27 février a été riche et variée L’intervention de l’écrivain Alain MONNIER qui a clos la journée s’est avérée très intéressante, apportant un éclairage nouveau et authentique sur la problématique du recueil de nouvelles vu comme relevant d’un acte d’écriture quasi expérimental tout différent de celui qui aboutit au roman. III – Préparation de la Journée d’Etudes du 4 juin sur « La théâtralité de la nouvelle » Un appel à communication a été lancé. Quelques membres du CRILA d’Angers envisagent d’intervenir. Un collègue hongrois, contacté, n’a pas encore donné de réponse définitive. On envisage de demander à Muriel GALLOT d’intervenir sur Pirandello, nouvelliste et dramaturge, et à Emmanuel DEMADRE (en poste aux Langues Orientales) sur Tchekhov nouvelliste et dramaturge. IV – La théâtralité : approche théorique. Andrée-Marie HARMAT, qui a tenté de commencer à « débroussailler » la question, évoque le paradoxe de départ : la nouvelle est une forme narrative, ce qui implique la présence de la voix intratextuelle d’un narrateur qui raconte une histoire. Elle est en cela comparable au roman et au poème épique et différente de la poésie lyrique (qui ne « raconte » rien) et du théâtre ( que personne ne raconte) ; même lorsque l’on passe au mode discours, dialogues et monologues restent médiés par la voix d’un narrateur. On remarque en outre que la nouvelle possède souvent une composante dramatique, terme qui n’évoque que trompeusement le théâtre puisque cette tension vers un dénouement est, elle aussi, portée par l’instance narrative. Au théâtre, en revanche, les personnages / acteurs s’expriment directement, l’espace dramatique est aussi scénique, le texte n’est qu’une partition en attente d’interprétation dans le réel. On déduit de ces constatations de base ce que la théâtralité de la nouvelle n’est pas : Elle ne réside pas automatiquement dans le recours au dialogue puisqu’un dialogue médié par un narrateur reste un texte écrit, fini, nécessairement diaphonique (narrateur / personnage) Elle s’oppose à la narrativité (enchaînement des phases d’un récit) et à la dramaticité (enchaînement des étapes logiques d’une action) . La discussion s’engage ensuite sur ce qu’est la théâtralité ; on évoque Antonin Artaud (1938) (« tout ce qui est spécifiquement théâtral […] tout ce qui n’est pas contenu dans le dialogue ») et Roland Barthes (1964) (« le théâtre moins le texte […]une épaisseur de signes et de sensations, […] cette sorte de perception oeucuménique des artifices sensuels, gestes, tons, distances, substances, lumières, qui submerge le texte sous la plénitude de son langage extérieur »). Êtres, objets, espace et temps deviennent des composantes de la théâtralité lorsque l’auteur, non content de les mettre « en texte » les met aussi « en scène » par des procédés d’écriture qui les dotent d’un « être là », d’une présence quasi scénique : le lecteur perçoit sensoriellement, dans les vides du texte, un univers implicite qui s’impose à lui par un certain maniement du non-dit inhérent à la nouvelle. On s’interroge sur les lieux d’inscription de la théâtralité dans les textes de nouvelle : traitement spécial de la composante spatio-temporelle (incipit abrupt comme un lever de rideau, fin ouverte, usage du présent simple, nouvelle-instant, décor réduit à un ou deux objets emblématiques etc.) ; maniement des niveaux énonciatifs (dialogue dépourvu de cadre énonciatif, narration réduite à des didascalies etc) ; disparition de l’intrigue (substitution de la théâtralité à la dramaticité). On remarque que de nombreux nouvellistes sont aussi dramaturges ; sont évoqués Pirandello, Tchekhov, Schnitzler etc. On propose que la séance du 27 avril (dernier séminaire avant la Journée d’Etudes du 4 juin) soit consacrée à plusieurs tentatives d’illustration de l’approche théorique sur des textes précis. Jean NIMIS va en parler à Muriel GALLOT ; Alain COZIC et Andrée-Marie HARMAT présenteront un texte bref chacun. On suggère qu’il serait intéressant d’inviter à la Journée d’Etudes un metteur en scène qui aurait pratiqué la mise en scène de nouvelles : on se propose de contacter Arnaud RYKNER. Dans le domaine du court métrage, (mise à l’écran de nouvelles), on pourrait s’adresser à Raphaëlle COSTA de BEAUREGARD ou à Duarte MIMOSO-RUIZ.
Etaient présents : Vinciane BOUDONNET (Anglais), Alain COZIC (Allemand), Andrée-Marie HARMAT (Anglais), Kinga JOUCAVIEL (Polonais), Bénédicte MEILLON (Anglais), Jean NIMIS (Italien). Excusé : François-Charles GAUDARD (Lettres modernes).
I – Anthologie. Alain COZIC n’a pas encore eu de nouvelles des Editions Universitaires du Sud à propos des droits d’auteur. Il va tenter de faire avancer les choses avant la fin de l’année universitaire.
II – Bilan de la Journée d’Etudes du 27 février sur la problématique du recueil de nouvelles.
La Journée d’Etudes du 27 février a été riche et variée L’intervention de l’écrivain Alain MONNIER qui a clos la journée s’est avérée très intéressante, apportant un éclairage nouveau et authentique sur la problématique du recueil de nouvelles vu comme relevant d’un acte d’écriture quasi expérimental tout différent de celui qui aboutit au roman. III – Préparation de la Journée d’Etudes du 4 juin sur « La théâtralité de la nouvelle » Un appel à communication a été lancé. Quelques membres du CRILA d’Angers envisagent d’intervenir. Un collègue hongrois, contacté, n’a pas encore donné de réponse définitive. On envisage de demander à Muriel GALLOT d’intervenir sur Pirandello, nouvelliste et dramaturge, et à Emmanuel DEMADRE (en poste aux Langues Orientales) sur Tchekhov nouvelliste et dramaturge. IV – La théâtralité : approche théorique. Andrée-Marie HARMAT, qui a tenté de commencer à « débroussailler » la question, évoque le paradoxe de départ : la nouvelle est une forme narrative, ce qui implique la présence de la voix intratextuelle d’un narrateur qui raconte une histoire. Elle est en cela comparable au roman et au poème épique et différente de la poésie lyrique (qui ne « raconte » rien) et du théâtre ( que personne ne raconte) ; même lorsque l’on passe au mode discours, dialogues et monologues restent médiés par la voix d’un narrateur. On remarque en outre que la nouvelle possède souvent une composante dramatique, terme qui n’évoque que trompeusement le théâtre puisque cette tension vers un dénouement est, elle aussi, portée par l’instance narrative. Au théâtre, en revanche, les personnages / acteurs s’expriment directement, l’espace dramatique est aussi scénique, le texte n’est qu’une partition en attente d’interprétation dans le réel. On déduit de ces constatations de base ce que la théâtralité de la nouvelle n’est pas : Elle ne réside pas automatiquement dans le recours au dialogue puisqu’un dialogue médié par un narrateur reste un texte écrit, fini, nécessairement diaphonique (narrateur / personnage) Elle s’oppose à la narrativité (enchaînement des phases d’un récit) et à la dramaticité (enchaînement des étapes logiques d’une action) . La discussion s’engage ensuite sur ce qu’est la théâtralité ; on évoque Antonin Artaud (1938) (« tout ce qui est spécifiquement théâtral […] tout ce qui n’est pas contenu dans le dialogue ») et Roland Barthes (1964) (« le théâtre moins le texte […]une épaisseur de signes et de sensations, […] cette sorte de perception oeucuménique des artifices sensuels, gestes, tons, distances, substances, lumières, qui submerge le texte sous la plénitude de son langage extérieur »). Êtres, objets, espace et temps deviennent des composantes de la théâtralité lorsque l’auteur, non content de les mettre « en texte » les met aussi « en scène » par des procédés d’écriture qui les dotent d’un « être là », d’une présence quasi scénique : le lecteur perçoit sensoriellement, dans les vides du texte, un univers implicite qui s’impose à lui par un certain maniement du non-dit inhérent à la nouvelle. On s’interroge sur les lieux d’inscription de la théâtralité dans les textes de nouvelle : traitement spécial de la composante spatio-temporelle (incipit abrupt comme un lever de rideau, fin ouverte, usage du présent simple, nouvelle-instant, décor réduit à un ou deux objets emblématiques etc.) ; maniement des niveaux énonciatifs (dialogue dépourvu de cadre énonciatif, narration réduite à des didascalies etc) ; disparition de l’intrigue (substitution de la théâtralité à la dramaticité). On remarque que de nombreux nouvellistes sont aussi dramaturges ; sont évoqués Pirandello, Tchekhov, Schnitzler etc. On propose que la séance du 27 avril (dernier séminaire avant la Journée d’Etudes du 4 juin) soit consacrée à plusieurs tentatives d’illustration de l’approche théorique sur des textes précis. Jean NIMIS va en parler à Muriel GALLOT ; Alain COZIC et Andrée-Marie HARMAT présenteront un texte bref chacun. On suggère qu’il serait intéressant d’inviter à la Journée d’Etudes un metteur en scène qui aurait pratiqué la mise en scène de nouvelles : on se propose de contacter Arnaud RYKNER. Dans le domaine du court métrage, (mise à l’écran de nouvelles), on pourrait s’adresser à Raphaëlle COSTA de BEAUREGARD ou à Duarte MIMOSO-RUIZ.
La séance s’achève à 18 heures 30.
Compte-rendu rédigé par Andrée-Marie HARMAT