GRISELDE : Groupe de Recherche Interdisciplinaire Sur l’Étude des Littératures De l’Europe

Responsable scientifique : Jean-Luc Nardone.

 
Présentation
Dans le temps précis d’un programme quinquennal, le groupe GRISELDE s’attache à faire travailler ensemble, sur un sujet de recherche pointu, plusieurs spécialistes d’aires linguistiques différentes qui sont amenés à produire une traduction inédite. Ces travaux donnent ensuite lieu à une publication. 
Dans cadre du plan en cours, Il s’agit donc ici d’un projet nouveau dans le prolongement des précédents. On notera qu’il s’inscrit en particulier dans la suite du colloque international de l’IRPALL, L’étoffe des ambassadeurs.

► Contexte
Au début du XVIIe siècle, l’Espagne et l’Angleterre traversent l’une et l’autre une période où le vrai pouvoir n’est plus aux mains des monarques mais de leurs conseillers et c’est dans ce contexte chaotique et difficile qu’est conçu le projet qui nous intéresse ici, à savoir un mariage entre le second fils de Jacques Ier, Charles d’Angleterre (1600-1649) alors déjà prince de Galles après de le décès de son aîné Henri-Frédéric (1612) et la sœur de Philippe IV, Marie-Anne d’Autriche (1608-1646), infante d’Espagne. Tandis que les historiens anciens ont rapporté par le menu l’histoire et les tractations liées à ce projet de mariage, lorsque l’on cherche les traces de cet événement capital dans l’histoire de l’un ou l’autre pays, on se heurte de nos jours à un silence convenu de la plupart des historiens. On imagine aisément que les historiens ont tendance à étudier l’histoire qui a eu lieu plutôt que celle qui a failli se produire et l’on rencontre plutôt le récit de vies de couples royaux illustres : l’échec du mariage a sans doute entraîné au mieux un désintérêt pour l’épisode, au plus, un regard amusé. Or, les documents dont nous disposons démentent avec force que l’histoire du mariage raté être Charles et Marie-Anne ne fut qu’une péripétie : long voyage du prince héritier et d’un Buckingham au faîte de sa gloire, tentative historique d’alliance entre protestants et catholiques, réceptions somptueuses en l’honneur des Anglais à Madrid et échanges époustouflants de présents entre les deux puissances. Il n’y a là rien d’anodin dans la permanence du prince de Galles en Espagne de mars à août 1623, cinq mois durant.

Ici l’approche disciplinaire, comme dans les travaux du groupe GRISELDE, est essentiel à l’interprétation du sujet. En croisant les regards politiques et religieux sur ce non-événement majeur du XVIIe siècle, chacun des participants complète le regard des autres. En outre, les textes choisis croisent la littérature (poésie et théâtre) et l’écriture politique (rapport d’ambassade, pamphlet) pour permettre de mesurer leurs influences réciproques.


► Publications
L’histoire de Griselda. Une femme exemplaire, deux volumes parus aux Presses Universitaires du Mirail, Collection « Interlangues. Textes » respectivement en 2000 (Prose et poésie, XIVe-XVIIe s., 341 p.) et 2001 (Théâtre, XVIIe s., 460 p., réimprimé en 2013).
- La représentation de Jérusalem et de la Terre sainte dans les récits de pèlerins européens au XVIe siècle, Paris, Honoré Champion, 2007, 573 p+CDRom ;

Soliman et la prise de Rhodes (1522), Cahors, La Louve, 2010.