Musique et Littérature : dialogues intersémiotiques.

Responsables scientifiques : Nathalie Vincent-Arnaud (CAS) et Frédéric Sounac (LLA-CREATIS).


► Présentation
Ce programme est dévolu à l'étude des relations entre la musique et la littérature selon deux orientations complémentaires : la dimension rhétorique de la musique et la stylistique « musicale » de la littérature. Il repose sur la participation active de chercheur·e·s d'horizons variés (notamment littératures française, étrangères et comparées, musicologie, études théâtrales) mettant leurs compétences respectives au service du croisement théorique et méthodologique nécessaire aux dialogues intersémiotiques.

Le programme repose sur la tenue d'un séminaire de recherche mensuel de 2 heures. Aux côtés des chercheur·e·s régulier·e·s, le séminaire accueille aussi des étudiant·e·s doctorant·e·s et de Master. Deux journées d'études ont également eu lieu, en juin 2016 et février 2018, suivies de publications sous forme de numéro de revue et d'ouvrage.

Le thème retenu pour la dernière année du précédent contrat, « La musique et le mal : figures, lectures, représentations », a été reconduit jusqu'en juin 2016. L’idée de la musique comme participant, à divers titres, d’un processus pathologique va bien sûr à l’encontre du processus curatif, pacificateur, régulateur ou élévateur auquel elle est habituellement intimement liée. De nombreuses pistes ont été envisagées, telles la diabolisation d’un musicien ou de ses œuvres à travers la représentation littéraire, les liens éventuels d’une œuvre avec une période sombre de l’Histoire, le marquage stylistique de cette représentation du mal, les questions de réception et d’appréhension de figures maléfiques, etc. L’idée de ce thème s’était également constituée à partir du socle représenté par les travaux sur la mélophobie littéraire auxquels avaient participé des membres du programme, réunis dans le numéro 66 de la revue Littérature, paru en 2012 aux Presses Universitaires du Mirail, dirigé par Frédéric Sounac.

À partir d'octobre 2016, nos investigations se sont orientées, jusqu'en juin 2019, vers les horizons plus larges des « Mélofictions : des histoires de la musique ». La musique y a été envisagée comme objet ou lieu d’une représentation, créatrice ou produit d’un imaginaire individuel ou collectif. Musique dans le récit, musique comme récit, musique dans l'Histoire engendrant des figures et des mythologies variées au fil du temps et des genres, mais aussi des aires géographiques et culturelles, telles sont les pistes principales qui ont été explorées.

Privilégiant une approche résolument stylistique où musique comme littérature sont considérées comme autant de textes appelant des analyses détaillées du point de vue de leur structure et de leur texture, ce thème a également englobé des considérations d’ordre sociologique (chansons satiriques, par exemple) et anthropologique (réflexion sur les résonances cognitives de l'harmonie). Ces pistes complémentaires ont en effet permis d’articuler langages artistiques et dimension historico-sociale.


► Réalisations, retombées effectives et rayonnement jusqu'en 2019
Outre le séminaire régulier, 2 journées d'études adossées au programme ont été organisées à l'Université Toulouse-Jean Jaurès au cours de la période visée.

La première, le 10 juin 2016, intitulée "La musique et le mal : lectures, figures, représentations", a constitué le point d'orgue de notre travail sur cette thématique.

La seconde, le 9 février 2018, intitulée "L'accordeur de piano dans la littérature et au cinéma : un personnage à/sans histoire(s) ?", a permis l'exploration d'un volet de notre thématique en cours "Mélofictions : des histoires de la musique". Les communications présentées lors de cette journée ont été suivies d'un entretien avec Kazuto Osato, accordeur de plusieurs pianistes célèbres (Sviatoslav Richter et Maria Joao Pires, entre autres).


► Méthodologies spécifiques du programme de recherche
Le caractère pluridisciplinaire du programme se manifeste à travers des approches variées inhérentes aux disciplines qui croisent leurs regards et leurs outils méthodologiques (littérature, musique, études filmiques, études théâtrales). Toutefois, quel que soit l'angle adopté, c'est la perspective stylistique qui demeure privilégiée, empruntant aux outils de la narratologie, de la sémiotique, de la linguistique énonciative et cognitive, de l'analyse musicale et de l'analyse de l'image. Des mises à jour bibliographiques sous forme de présentations d'ouvrages et de conseils sont régulièrement effectuées par les responsables du programme ainsi que par plusieurs intervenants, ce qui permet une mise en commun systématique des ressources et des points d'appui de la réflexion.

► Publication
- VINCENT-ARNAUD Nathalie, SOUNAC Frédéric (dir.), Figures du musicien : corps, gestes, instruments en texte, Fabula (Colloques en ligne), colloque mis en ligne, Nathalie Vincent-Arnaud et Frédéric Sounac (dir.), 2014, Fabula.org.
- VINCENT-ARNAUD Nathalie, SOUNAC Frédéric (dir.), La musique et le mal : lectures, figures, représentations, Musicorum, n°18, avril 2017.
 - VINCENT-ARNAUD Nathalie, SOUNAC Frédéric (dir.), L’accordeur de piano dans la littérature et au cinéma, Dijon, EUD, 2019.


► Listes des paternaires institutionnels
Équipes d'accueil CAS (EA 801) et LLA-CREATIS (EA 4152), Département des Études du Monde Anglophone, Département de Lettres Modernes, équipes d'accueil CAS (EA 801) et LLA-CREATIS (EA 4152).